SCOUTING AROUND WESTHOEK

Paul Hennebelle / Fabien Silvestre Suzor / Benjamin Sandri / Johan Poezevara
06.09 – 12.11.2017

Le Westhoek, partie septentrionale des Flandres françaises, est une terre de stigmates. Une singulière géographie modelée par sa ruralité, son passé industriel et les empreintes des conflits armés. Marquée aussi par ses ambivalences – entre appartenance nationale et tradition flamande, mœurs passéistes et volonté de changement – elle est traversée par une fracture socio-culturelle des plus visibles. C’est à partir de cette même toile de fond que ces quatre projets se fragmentent et se disjoignent, non sans garder à l’esprit l’identité de ce territoire. Que ce soit par le prisme des paysages ou celui des portraits, c’est l’intention de révéler une identité contemporaine de cette partie de la France. C’est finalement dans le dialogue que ces quatre projets autonomes trouvent leur force au point de devenir complémentaires.

©Benjamin Sandri

Benjamin Sandri a étudié la photographie au lycée puis poursuivi des études supérieures en Arts Plastiques et Philosophie à l’Université Montpellier III avant de rejoindre Bruxelles et l’école Le 75. Il a également travaillé aux Archives Départementales de l’Hérault en tant qu’assistant iconographe et comme médiateur culturel à la Maison de l’Image Documentaire à Sète. Il est l’auteur d’un travail documentaire de deux ans sur la communauté des Mormons à Bruxelles.

©Fabien Sylvestre Suzor

Fabien Silvestre Suzor, originaire de Montpellier et aussi diplômé du 75, fait partie du collectif EAT MY PAPER et est fondateur avec Massao Mascaro, du collectif Hypoténuse. « Avant de commencer ce projet sur le Westhoek, je ne connaissais rien de la région, à part peut-être l’image de films tels que La vie de Jésus de Bruno Dumont, ou Notre jour viendra de Romain Gavras. En tant que français vivant en Belgique depuis 3 ans, j’étais curieux de découvrir à la fois une région française dont je ne connaissais quasi rien, et qui avait cette sorte d’identité ambiguë France/Flandre. »

©Johan Poezevara

Johan Poezavara, diplômé lui aussi du 75, est féru de culture populaire américaine et grand adorateur du flash. Il explique : « Le postulat de départ, c’était vraiment de bosser ensemble, tous les quatre. On a quatre façons de photographier assez différentes, quatre façons d’aborder nos sujets. On a un peu fonctionné par rapport aux autres, en essayant de travailler dans nos domaines de prédilection. On allait chacun de notre côté sur le terrain, mais en même temps, pour se retrouver le soir et discuter de ce qu’on avait fait, mélanger les idées. C’est un travail qui a été fait de manière autonome mais en gardant une énergie de groupe. »

©Paul Hennebelle

Paul Hennebelle, formé lui aussi au 75, prépare une exposition solo chez Contretype. Pour lui, « la photo, c’est un peu un prétexte pour me retrouver dans des situations où je n’aurais jamais mis les pieds en temps normal. La démarche reste toujours la même : pas de plans, pas de moyen de transport, dans l’optique de provoquer la rencontre. Ici dans le Westhoek c’est pareil, marcher pendant des heures pour “ramasser” des images en chemin. Ces images, elles m’intéressent lorsqu’elles traduisent un ressenti plus que l’illustration du réel. (…) Si l’on doit en retenir quelque chose, ça doit être le point de vue expérimental du projet. On voulait essayer de représenter un territoire physique à travers quatre regards différents et à la fin, mélanger ces regards pour en oublier la notion d’auteur. »[1]

[1] Les paroles des auteurs sont extraites d’une interview donnée par le collectif au magazine Vice : https://i-d.vice.com/fr/article/9ka335/que-reste-t-il-du-nord-oublie-de-la-france (mise en ligne le 17 octobre 2016 , consultée le 11/08/2017).