JULIEN FERIR

Un paradigme conflictuel
16.11.2016 – 29.01.2017

La Wallonie a vu naître au cours des deux derniers siècles des empires industriels prospères avant de sombrer dans le déclin économique. Les mutations permanentes du paysage, forgé par l’hyper industrialisation, se sont accélérées depuis le début du 20ème siècle provoquant un bouleversement social, économique et écologique, conférant à la nature, un visage teinté de fragilité. Nature et industrie ont fusionné; cette union prenant la forme d’un duel. Malgré l’absence physique et corporelle de l’homme dans ces images, il est néanmoins le protagoniste de ces altérations esthétiques apportées à notre paysage. L’empreinte de l’homme, laissée à un endroit précis et à un moment donné est l’expression de son passage, de son existence; cette temporalité symbolisant le renouvellement perpétuel.

L’analyse de ces traces est révélatrice du monde contemporain. Un monde en évolution dans lequel des constructions naissent aussi vite que d’autres sont détruites ou abandonnées. Les stigmates indélébiles laissés par un passé à l’image pourtant prometteuse préfigurent un avenir incertain.
Mon attention est attirée par ces vues particulières où l’œil attentif décèle la formulation d’un paradigme, la représentation d’une évolution humaine et sociétale trop souvent faite aux dépends d’une nature qui pourtant, inlassablement, cherche à reprendre ses droits.

Ces prospections photographiques sont pour moi un chemin de réflexion, parfois morose, sur notre société.